Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 19 mars 2007

Les candidats à la présidentielle face à la crise du logement

Sans-abri, mal-logés et aspirants propriétaires, tous confrontés à leur manière à la crise du logement, se sont installés au coeur du discours de tous les candidats à la présidence de la République, qui proposent tous de relancer la construction. Le manque chronique de logements, la flambée des prix de l'immobilier qui ont plus que doublé en dix ans et la mise en avant de la situation des SDF par la mobilisation organisée depuis l'hiver par Les Enfants de Don Quichotte ont fortement contribué à ce que le sujet devienne central dans la campagne. L'adoption, en toute fin de législature, de la loi sur le droit au logement opposable réclamé depuis longtemps par la gauche a consacré cette évolution, tout en soulignant le chemin qu'il reste à parcourir: la France manque toujours de places adaptées pour accueillir les SDF, mais aussi de logements de tous type. Il faudrait construire 800.000 logements, dont 500.000 dans le parc social, calcule la Fondation Abbé Pierre, qui recense plus de 8 millions de personnes ayant des difficultés de logement. Pourtant, le gouvernement sortant a souvent mis en avant ses efforts sur la question. Le nombre de places d'accueil dans les centres d'hébergement d'urgence a plusieurs fois augmenté depuis 2002 et Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale et du Logement, rappelle à l'envi qu'il a relancé la construction de HLM: 80.000 logements sociaux ont été financés en 2005 et 90.000 pour 2006 contre environ la moitié en 2000. Des mécanismes innovants, comme les maisons à 100.000 euros ou l'accession en deux temps (d'abord le bâtiment, ensuite le terrain) ont également été mis en place pour permettre aux ménages modestes d'acheter un pavillon. Les candidats promettent d'accroître cet effort, en mettant surtout l'accent sur le parc HLM et la nécessité de loger les plus modestes. Ségolène Royal et Marie-George Buffet se sont toutes les deux engagées à construire 120.000 logements sociaux par an, tandis que Dominique Voynet parle d'un million en cinq ans. Nicolas Sarkozy, qui a lui évoqué en décembre le chiffre de 700.000 logements en dix ans, est le seul grand candidat à ne pas demander le renforcement de la loi SRU, qui oblige certaines communes à disposer de 20% de logement social. La plupart des candidats proposent aussi d'aider les locataires modestes par l'augmentation des aides au logement à gauche et, plus généralement, par le remplacement de la caution versée par les locataires par une garantie financée collectivement. Nicolas Sarkozy se distingue par son ambition de «faire de la France un pays de propriétaire» en favorisant l'accession à la propriété dans le parc social et en promettant d'exonérer d'impôt l'ensemble des intérêts d'emprunt pour l'achat d'un premier logement. «Lorsque l'on a accédé à la propriété, on respecte son immeuble, son quartier, son environnement et donc les autres», avait-il expliqué en janvier. Quant aux sans-abri, le candidat de l'UMP a souhaité «que d'ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid». Ségolène Royal, plus modeste, veut contraindre les villes à se doter d'une place d'hébergement d'urgence pour 1.000 habitants. Radicalement différentes, les propositions de Jean-Marie Le Pen et de Philippe de Villiers reposent sur deux propositions similaires: instaurer la préférence nationale pour l'accès au logement et créer un prêt familial pour facilité l'accession à la propriété.</scrip

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